Prochainement :

- Studies #1, exposition personnelle de dessins, artistes invités : Asma Ghiloufi et Shaden Ghehioueche.
Espace d'art Mille Feuilles, du 10 juin au 2 Juillet 2023.

Dernièrement :

- Emprise et recueillements, exposition collective itinérante, curatrice : Asma Ghiloufi.


Dernièrement :

- Vous êtes la danse, exposition collective à la Galerie Yosr Ben Ammar, Gammarth.



Dernièrement :

- TRIVIUM, en trio avec Mohamed Amine Hamouda et Najah Zarbout, à la Galerie Yosr Ben Ammar, Gammarth.

- 2011-2021 Extraits, exposition collective à la Galerie de la Bibliothèque Nationale de Tunisie.



Dernière exposition personnelle :

Montfleury

 

  D’une parole, mûre de murer l’appel du blanc pressé d’exorde, d’un bougainvillier mourant, de l’opaline hauteur sous le plafond, un vert propre à l’air que l’artiste inspire retient l’humidité de la nuit passée.

Du sol pastellé, passe de l’ombre la raison, vers la lumière raisonnée, d’une myriade de marches, d’un Albinoni passager et de silence niais, se fie l’artiste au prompt jour.

 

  De mémoire, tombent le poème et le pamphlet, et de gribouillis s’exaltent les murs, et des cris de bébé, la joie diurne et l’amour singulier, labeur intime pour demain.

Là où naît l’idée, meurt le péché de coucher l’envie sur des vestiges de projets. L’artiste sait.

 

  Sa mémoire le trahit, complotant pour sa virée, et il se trouve muet, et se fait sentir flanqué jusqu’à l’os, et plat jusqu’aux pieds. Se retire, l’artiste, de ses mots, et de ses marques, tend des filets à la patience, qu’elle fonde aussi morcelée, qu’une maison retrouvée, pour que regorgent du plâtre des vis enfoncées, et s’en dessinent des soleils désuets, de fils en aplats troués, la véhémence conduit, et la résistance incline le temps dans la foulée.

 

  Des pots empilés, des colonnes en colons proclamés, déjouent, nuancés, sa résolution de peindre, le peintre s’apprête à clouer. Des abysses balayés, se répand le soleil en poussière, et se rétracte au réveil, linéaire, pointillé. D’un Tunis parlé, monte la sentence, au  mutisme gracié, de l’habitant des lieux, d’un habillage pensé, aux couleurs, terres de sa mémoire, vives de son geste, et de sa volition, figées.

 

 

  Quel art, si ce n’est ce laps de naissance, perpétuellement révisé ? Quelle tentation, de transcrire le souffle, sans mesure infiltré, dans les vierges murs et les dais renversés ?

 

  De l’accoutumance, je pense, ma parole délavée, à l’amour du poème, aux habitudes dépareillées, de creuser à la marge de l’art des évents pour couler.

 

 

Asma Ghiloufi
plasticienne, chercheure en design