Toilette

Par un matin d'été, un petit coquillage tout beau,

dans une assiette en verre, près d'un lavabo,
se mit à se rappeler le portrait du mollusque bleu qui jadis l'habitait.

 

Il a beau fermer les yeux, serrer sur les paupières,
un coquillage n'a pas d'yeux,
son âme, courant d'eau ou courant d'air,
acouphène dans la grande oreille qu’il est,
le parfum exotique de son voisin le savon, ne frôle pas ses narines, car il n'en a pas non plus,

mais le fait rêver.

 

Le soir même,

le savon se salit et se lava plusieurs fois,

avant que le coquillage ne fonde en trois.